Tuesday, November 3, 2009
Voyage sans faim , le réveil des sens
Bonsoir à tous et à toutes,
Je viens de passer deux très bonnes journées sous la pluie sur la petite ville d'Ella dans les montagnes. L'écriteau à mon arrivée sur place indiquait que nous étions perchés à un petit 1041 mètres ce qui me laissait entrevoir les possibilités futures chez dilmah.Mais pourquoi donc se limiter à tel endroit ?
Une amie de Rotterdam m'avait fortement conseillée de m'arrêter en chemin dans ce bled toutefois réputé pour sa seule cascade et un petit pic rocheux que je n'ai pas pu gravir pour cause de météo capricieuse lors de mon dernier jour sur place.
Inutile d'ajouter que ce dimanche dernier a été plutôt calme hormis une sortie en ville pour dîner qui m'a enfin permis de reprendre des pâtes (spaghetti bolo à la sauce sri lankaise, un petit piment par bouchée).
Je me suis endormis sur ce bon repas tout en sachant que je devais prendre le train de bonne heure le lendemain à 6H40 pour Hatton dans le but de rejoindre Norwood. Vous suivez toujours ?
Me voilà donc sur le quai à l'aube, patientant péniblement pour l'express de 6H43 pendant une bonne demi heure avant que le bruit de la locomotive surgisse à une allure deux fois moindre qu'un taxi parisien coincé sur la porte de Bagnolet à une heure de pointe.
cela me laisse au moins le temps de saisir mon appareil et d'en faire une belle photo!
commence déja la bataille pour monter à bord en premier et se dégotter une petite place assise mais les chances sont bien compromises hormis si j'avais opté pour une place en première classe dans le wagon panoramique. La différence de prix est toutefois grande et je préfère me mêler à la masse que de claquer inutilement un potentiel très bon repas avant de partir de ce charmant pays.
Je me retrouve très rapidement près de la porte à humer l'air fortement parfumé (un bon coup de diesel avec quelques théiers aux alentours..très bon mélange pour se réveiller en beauté !)
très vite la pluie se mêle au voyage et m'empêche tout mitraillage des paysages traversés. Je me décale davantage vers l'intérieur de la rame laissant place aux fumeurs invétérés qui viennent de prendre place à bord.
Je trouve déjà que ce train se remplit fortement pour une heure si matinale mais la cause en est un des éternels jours off ce qui génère une pression de tous les instants sur les trois pauvres trains chargés de la liaison quotidienne entre Colombo et Badulla.
Les heures s'égrènent difficilement. Déjà deux bonnes heures que je piétine, je me mets un peu de musique pour faire passer le temps quand je suis gentilment interpellé un peu plus loin dans la rame par un couple. Je me rapproche doucement, baissant doucement le volume pour entendre la conversation. très simplement une vieille dame se lève et m'offre son siège prétextant qu'elle a déjà assez dormi.
Solution gênante mais la refuser pourrait les vexer alors je m'exécute.
Je fais connaissance alors d'Hisham, de ces deux bambins et de sa femme. J'apprends quasiment sans ménagement après quelques minutes de conversations les vraies intentions de ce bon père de famille. Pour faire dans le court, il est bi ! j'hésite à me lever, lui laissant une éventuelle "sortie de secours", lui expliquant bien évidemment que cela ne m'importe que peu voire m'emmerde totalement et que je n'ai pas envie de me faire draguer d'autant plus devant sa femme qui plus est, tous deux étant musulmans. Il était temps que j'arrive sur Hatton, après un dernier long tunnel laissant entendre les échos des cris des enfants.
Je saute de ce wagon, me frayant un chemin jusqu'aux marches et je me fais passer le gros sac à dos par la fenêtre.
Je m'équipe tout en saluant une dernière fois la brave dame qui m'avait laissé son siège au préalable et je suis le reste de la foule dans le but de trouver la station de bus.
Dix minutes plus tard, j'y suis. Je scanne rapidement les environs, cherchant le bus allant dans ma direction et me laisse aller.
Je me fais dépoter sur le bas côté de la route quelques kilomètres plus loin, le conducteur (étant la personne vous vendant les tickets à bord) m'orientant vers de jolies petites marches bien raides à travers les plantations.
Le décors est planté. Le ciel est vraiment menacant. Je ne suis décidement pas là où j'espérais arriver mais je ne me laisse pas démonter pour autant.
Je gravis ces marches en deux temps trois mouvements, le poids du paquetage ne semblant pas me freiner plus que cela, je me sens galvanisé et j'emboite le pas davantage augmentant la cadence.
je demande par deux fois la direction du Norwood Bungalow pour ne pas me planter de direction dans les champs et tombe sur la route assez rapidement. Je rate le bus faisant la navette dans Norwood à quelques secondes près.
Il est vraiment temps que j'arrive. Les quatre derniers kilomètres pourraient bien être les derniers. J'essaye de me faire prendre en stop par un tracteur sortant de l'usine mais il va dans l'autre direction et refuse poliment.
Je reprends un peu d'entrain, avalant le dernier kilomètre pour finalement poser les pieds dans le hall d'entrée vers 12H35.
Présentation des lieux, de la chambrette qui va me servir de refuge pour une nuit (il ne faudrait pas que je m'habitue à un tel confort, le retour en auberge en serait rendu bien plus difficile).
Je pars vite fait me relaxer dans la piscine extérieure, vue surprenante et irréelle sur les plantations et l'usine située juste en contrebas.
Je remercie par sms dilhan qui mettra quelques heures à me répondre, lui étant déjà sur Singapour en attente de son avion pour l'Australie.
Après un peu de temps passé dans mes appartements, on vient me chercher pour le thé. Cela ressemblait plus à un atelier pâtisserie et je me suis retenu pour ne faire "all in".
Il est 23h heure locale, je viens de terminer un dîner du même acabis que mon goûter d'écolier. Je suis prêt à rendre le clavier !
Le voyage se déroule vraiment bien.
Déja deux mois hors de France et de superbes rencontres effectuées.
L'attente de l'Océanie se fait de plus en plus pressante.
Un petit commentaire de temps en temps me ferait plaisir !
Demain je visite l'usine de Norwood avec le manager.
à bientôt in written english !
antoine
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Salut Antoine,
ReplyDeletebravo pour tous ces récits, sutrout depuis qu'ils sont en français.
Continu à nous faire voyager.
Matthias, lives from Mc D.